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Virginité ça vous dit ! ! !

Pensez vous que de nos jours ont peut  encore trouver les fille majeur vierge ?
Eh oui Au Swaziland, des milliers de jeunes filles célèbrent leur virginité


 

La semaine précédant la grande danse finale, les jeunes filles ont longuement préparé leurs vêtements, coiffures et sont parties couper les roseaux avec les couteaux qu'elles portent. RFI/Sophie Ribstein

La semaine dernière, le Premier ministre du Swaziland menaçait d'avoir recours à la torture contre les opposants du régime du roi Mswati III. La veille, une cinquantaine de militants des droits de l'homme et de syndicalistes ont été arrêtés lors de la préparation d'une marche pacifique. Dans la dernière monarchie absolue d'Afrique, les partis politiques sont interdits depuis 1973. Le roi Mswati III dirige le pays par décret. Pour asservir ses sujets, le souverain utilise notamment les anciennes traditions swazies, comme la danse des roseaux. La cérémonie a lieu chaque année en août ou en septembre. Des milliers de jeunes filles se rassemblent pour célébrer leurvirginité.
Lunettes de soleil, vuvuzelas, des accessoires modernes se mêlent aux tenues traditionnelles portées par les jeunes filles pour la cérémonie. RFI/Sophie Ribstein
Jupe courte bleue foncée, les seins nus et un couteau, symbole de sa virginité, élevé dans les airs, Kwanele, 15 ans, danse pour la troisième année consécutive devant les dignitaires du royaume.« Je veux montrer au roi que j'aime mon pays et puis c'est la seule fois dans l'année que je peux apercevoir le souverain », assure la jeune fille en répétant quelques pas. Chaque année, les femmes swazies sans enfant, ni mari, de 5 à 22 ans, se rendent pendant une semaine dans le village natal de la reine mère (iNdlovukazi) pour l'honorer. En août ou en septembre, lors de l’Umhlanga, la danse des roseaux, elles célèbrent leur chasteté.
Selon Mandla, un guide vêtu d'une peau de gazelle,venu admirer les danseuses en tenues chatoyantes, « les parents des participantes peuvent demander une dote bien plus élevée à la famille d'un prétendant : 17 vaches, au total, pour une fille vierge ».
Les hommes viennent admirer les jeunes filles. Ils sont aussi là pour assurer leur protection. RFI/Sophie Ribstein
Aujourd'hui, les jeunes participantes ne subissent plus de « tests » de virginité. Mais il y a quelques années encore, trois signes distinctifs permettaient aux organisatrices de définir si une fille pubère pouvait danser pour l'Umhlanga. « Pour prouver leur candeur, il fallait qu'elles aient les mollets fermes. Elles devaient aussi avoir les seins pointés à 15h et non pas à 17h ou à 18h. Enfin, elles ne devaient pas avoir de vergetures, signes d'une grossesse passée », raconte Mandla, habitué des cérémonies rituelles swazi.
Souder la jeunesse à la famille royale
Mais dans la dernière monarchie absolue d'Afrique, sa majesté Mswati III profite de cette grande fête pour s'assurer de la loyauté de ses sujets. Il s'agit de souder la jeunesse à la famille royale. Selon les décomptes officiels, plus de 60 000 vierges ont participé cette année au spectacle dans le stade de Ludzidzini. Des chiffres très certainement gonflés pour battre un nouveau record et donc devenir un plébiscite pour le roi. L'emprise du souverain, au nom de la tradition, sur les affaires du pays, reste totale.
« C'est très important de perpétuer les traditions. Mais je ne supporte pas l'idée que notre culture soit utilisée à des fins politiques, déplore Mario Masuku, le président du parti d'opposition interdit, le Mouvement démocratique des peuples unis du Swaziland (Pudemo). Le roi ne cesse de jouer avec la notion d'identité nationale. Pour lui, une jeune femme qui ne participe pas à la danse des roseaux, n'est pas une vraie Swazi. Et puis si lesparents n'envoient pas leur fille à l'Umhlanga, c'est toute la famille qui subit des répercussions à long terme. Par exemple, lorsque la jeune femme demande une bourse d'études au gouvernement, elle doit d'abord être en mesure de prouver au chef de son village qu'elle est bien Swazi. Pour ce faire, elle doit notamment avoir dansé et chanté lors de cette cérémonie. »
« Un marché pour que le roi puisse se choisir une nouvelle femme »
Pour garder la mainmise sur ses sujets et attirer toujours plus de jeunes participantes, la famille royale fournit repas et couchage à toutes les filles pendant une semaine. Dans ce petit Etat montagneux, enclavé entre l'Afrique du Sud et le Mozambique, 69% de la population vit sous le seuil de pauvreté et un quart du million d'habitants dépend de l'aide alimentaire internationale.« Venir à l'Umlhanga, c'est donc la garantie pour les filles nubiles d'avoir au moins un repas équilibré avec de la viande pendant cinq jours. Dans les zones rurales, elles ne mangent souvent que des légumes presque tout au long de l'année, explique Muzi Masuku, responsable des projets à Mbabane de la fondation OSISA, qui travaille en Afrique australe sur les questions liées aux droits humains et à la démocratie. Ce qui me révolte aussi, c'est que désormais, c'est devenu un marché pour que le roi puisse se choisir une nouvelle femme. Ça ne va pas, ce n'est pas du tout l'objectif originel de la cérémonie! »
En effet, le souverain de 42 ans, barbu, bien en chair, ceint du pagne traditionnel en peau de léopard, des plumes dans les cheveux et un collier de petites perles autour du cou, peut éventuellement choisir une nouvelle épouse lors du défilé. Polygame, Mswati III a déjà quatorze femmes et fait construire de somptueuses résidences pour chacune d'entre elles.
Cette année, pour clore les festivités, la fille aînée du roi, la princesse Sikhanyiso, a attrapé un micro pour entonner du hip-hop. Certains traditionnalistes ont pâli en écoutant l'interlude. Au coeur du petit royaume ubuesque, les nouvelles coutumes de la couronne ne font pas le bonheur des anciens. Mais Mswati III serait amateur de « femmes » et de « culture moderne ». Ce bon vivant aurait fait installer des discothèques au sous-sol de tous ses nombreux palaces.

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